Sainte-Marie-aux-Mines est située sur la “Route d’Argent” au fond du Val de Lièpvre, à 20 kms à l’ouest de Sélestat, au coeur des Vosges, en Alsace. Depuis maintenant 1962, s’y déroule chaque année le dernier week-end de juin une exposition internationale de minéraux, gemmes et fossiles. Cette manifestation, qui regroupe quelque 1000 exposants de plus de 50 pays et attire environ 30.000 visiteurs, a permis à Sainte-Marie de retrouver la célébrité mondiale qui fut jadis celle des mines de la vallée.
Le célèbre Monnet écrivait suite à sa visite de la vallée Sainte-Marie en 1757 qu’ “au nom des mines de Ste Marie, ceux qui ont quelques connaissances dans l’histoire de l’exploitation des mines, reconnaîtront une des plus renommées, des plus anciennes et des plus considérables du monde et qui les surpassent peut-être toutes par la variété et la quantité prodigieuse de mines et minéraux qu’elle a fournie. Si quelqu’un en doutait, il n’a qu’ à consulter les catalogues des cabinets minéralogiques des princes ; il se convaincra que presque les plus beaux morceaux de toutes les espèces qui composent les collections sortent de cette exploitation. En effet, si l’on excepte l’or et l’étain, il n’y a point d’espèces de métal, mines et minéraux que les filons de Sainte-Marie n’aient fournis…” Monnet fera une petite dizaine de voyages à Sainte-Marie durant de sa vie.
Une des plus anciennes et des plus fameuses sources d’informations sur Sainte-Marie-aux-Mines est la Cosmographie Universelle de Sébastien Munster de 1552 (édition française) ainsi que le fameux Graduel de Saint-Dié (1510/1515).
Le fabuleux destin de Sainte-Marie-aux-Mines, au carrefour de l’histoire de L’Europe.
L’histoire du Val d’Argent est si riche et si mouvementée que seul un bref résumé peut être présenté ici. Nous nous contenterons d’un modeste survol de cette histoire, de préférence en insistant sur quelques anecdotes et en laissant s’exprimer les témoins de l’époque.
D’après la chronique de Richter de Senones (1265) et celle de Jean de Bayon (1326), c’est la fondation du monastère d’Echery vers 938 par un moine nommé Bidulphe, sous la protection des seigneurs d’Echery, qui impulse l’exploitation minière. Cette hypothèse est validée par des datations sur des restes de charbon de bois retrouvés dans une mine de la vallée. Les premiers exploitants attaquèrent les filons par les “chapeaux de fer”, et cela en de petites concessions alignées sur l’affleurement des filons, ces exploitations ayant jusqu’à 100 mètres de profondeur. Après une intensive et importante exploitation les mines de la vallée tombent dans l’oubli.
Les mines ne furent redécouvertes que bien plus tard, vers la fin du XVème siècle. Sébastien Munster visite Sainte-Marie en 1545 et affirme que des hommes “trouvèrent plusieurs puits et fosses faites depuis longtemps, nommés “bingen”, dont ils connurent (ce qui est aussi témoigné par des lettres anciennes) que les hommes anciennement en ce lieu-là avaient aussi tâché à trouver des métaux…” (Cosmographie Universelle, édition française de 1552, d’autres précisions dans les éditions allemandes). C’est surtout le succès des exploitations minières coté Lorrain, à La-Croix-aux-Mines, vers Saint-Dié, qui relance les recherches coté Alsace.
En 1486, le traité d’Innsbrück est signé par Guillaume, le seigneur de Ribeaupierre et de Hohenacket, et son suzerain, l’archiduc d’Autriche, Sigismond de Habsbourg. Ce traité a pour vocation de prémunir les Ribeaupierre des appétits de son voisin, le duc de Lorraine, René II, qui exploite des mines à La Croix aux Mines, distantes de quelques kilomètres, son territoire allant jusque Sainte-Marie aux Mines. Une rivière, la Lièpvrette, délimite les deux seigneuries et sert de frontière. Le traité précise que les sociétés minières de Ste-Marie devront verser une redevance à la fois en minerais et en argent métal. Cette redevance sera divisée, à raison de 2/3 pour l’archiduc, et 1/3 pour le seigneur territorial. Cependant l’archiduc ne recevra pas grand chose, il demandera même en 1527 aux Ribeaupierre le nombre de mines de leur seigneurie ; la réponse des Ribeaupierre sera des plus vagues : beaucoup !
Les mines de La Croix aux Mines, alors aux mains d’Antoine de Lorraine, seront magnifiquement décrites par les 26 dessins représentant la “Rouge myne de St Nicolas” de Heinrich Groff, réalisés vers 1530.
Symbole des extrêmes tensions régionales, une mine coté lorrain à 250 mètres de la frontière avec la seigneurie des Ribeaupierre, la mine Saint Jacques, dont l’exploitation commença vers 1513, fut des plus âprement disputée jusque 1542. En 1516, des bandes alsaciennes comportant jusqu’à 6000 hommes sèment la terreur coté Lorrain, la richesse en argent de Saint Jacques et des mines aux alentours est des plus exceptionnelles et suscite moult convoitises.
De grosses difficultés apparaissent dès la fin du XVIème siècle. Les filons s’appauvrissent et les exploitations sont de plus en plus profondes. Elles subissent d’importantes venues d’eau que les technologies pourtant remarquables de l’époque n’arrivent plus à maîtriser. Le coup de grâce, durant la guerre de 30 ans, les “Suédois” contrôlent Sainte-Marie, qui sera quand même pillée quatre fois en une décennie, par les “Français”.
Mais l’histoire des mines de Sainte-Marie ne s’arrête pas là, loin sans faut. Tel le phoenix, l’exploitation minière dans la vallée renaît de ses cendres, une fois encore. Au tout début du XVIIIème siècle, une technologie révolutionnaire est importée, elle permet la production de bleu d’azur à partir de “smalt”. Bien qu’une seule mine dans la vallée fournit des minerais adéquats, un nouvel eldorado surgit. A noter que le duc Chrétien II, dont les terres courent de la rive gauche du Rhin au Palatinat en passant par Sainte-Marie oublie de signaler la réouverture des mines de la vallée au successeur des Habsbourg, ayant droits sur la production, en l’occurrence le Roi de France.
La ruée vers l’argent reprend de plus belle, une forte immigration arrive à Sainte-Marie, provenant en particulier des terres de Chrétien II. Ces nouveaux venus sont surtout spécialisés dans l’exploitation des mines, et avec eux arrivent de nouvelles technologies et de nouveaux savoirs qui concourent à la prospérité de la vallée.
Cependant, dès 1740, les caprices de la nature que sont tempêtes et crues nuisent à la bonne marche des exploitations. L’âge d’or -ou plutôt d’argent- n’aura duré qu’un peu plus de 20 ans. Des mines ferment, des mines ouvrent, les investisseurs changent.
La fortune est capricieuse mais de belles découvertes sont faites, ainsi, par exemple, Monnet nous informe qu’ “en 1753, on découvrit dans un des filons qu’on exploitait par la Petite Lièvre une masse continue d’argent gris, avec de beaux petits boutons d’argent rouge, et dont toutes les cavités étaient garnies de filets d’argent vierge…”
Ou encore que “de 1758 à 1759, on avait été près de six mois sans rien trouver dans le filon St Guillaume. Schreiber sembla d’abord en être récompensé par la découverte d’un minerai de plomb galène mêlé d’une si grande quantité de ce blende jaunâtre que Cronstedt a été le premier à reconnaître que c’était un véritable minerai de zinc, qu’on en était émerveillé et fâché en même temps, parce qu’on se voyait forcé d’en faire un triage difficile. Pour éviter d’être gagné par les eaux, on était monté de là en escalier, lorsque tout à coup on entendit crier le bienheureux glückshauffe. C’était vers sept heures du matin. Nous y courûmes Schreiber et moi, et nous y trouvâmes une élargissure de ce filon ou bosse garnie de ce beau minerai connu parmi les mineurs sous le nom d’argent vitreux où l’on voyait ça et là de l’argent rouge, d’un rouge sombre qui se confondait et se perdait entièrement dans les parties massives du premier. Dans l’espace de 4 à 6 jours, on enleva assez de ces riches minerais pour produire cinq cent marcs d’argent bien raffiné, que le directeur s’empressa d’envoyer à la monnaye de Strasbourg pour avoir bien vite de quoi payer les pauvres mineurs qui languissaient depuis longtemps et faire face à toutes les autres dépenses.”
Monnet nous dit également qu’ “en 1770, on trouva une grande quantité de terre molle, ou ce que les mineurs appellent gur d’argile ou letten, dans laquelle on découvre environ 60 macs d’argent vierge, sous forme de filets entortillés les uns autour des autres et formant des pacquets, ou de petites branches fort fines. On n’eut que la peine d’emporter par le lavage cette terre et d’en séparer l’argent, qu’on vendit presqu’entièrement aux amateurs d’histoire naturelle…”
Mühlenbeck rapporte, qu’en 1772, on découvrit dans la mine Glückauf de l’argent natif arborescent “d’une telle beauté qu’on ne le fondit point, mais qu’on le vendit tel quel“. Nous savons par Reber que Beysser, curé luthérien de Mietersholz, ancien ministre de Ste-Marie, et Mathieu des Essards, procureur du roi au siège prévôtal de cette même ville, collectaient des spécimens pour la collection, et correspondait avec Buffon et Nollet. Des Essards fournit en spécimens minéralogiques le cabinet du roi Louis XVI.
Si Goethe fut l’écrivain et le poète que l’on connaît, il fut aussi chercheur en Sciences Naturelles, collecteur et collectionneur de spécimens minéralogiques (1599 numéros à l’inventaire, collection générale de 18.000 spécimens en Sciences de la Terre). Goethe possédait plusieurs spécimens de Sainte-Marie-aux-Mines, notamment deux spécimens de smaltite et un spécimen d’aragonite coralloïde.
Depuis le dix-neuvième siècle, quatre périodes d’exploitation sont à noter. La dernière période s’étala de 1935 à 1940. Celle-ci eut lieu à la mine Gabe-Gottes -don de Dieu- d’où l’on sortit pendant ces 6 ans l’arsenic, souvent à l’état natif, à travers 80 tonnes de minerai.
De ce prestigieux passé est née l’exposition – bourse internationale aux minéraux, gemmes et fossiles de de Sainte Marie aux Mines
Lorsqu’en 1962, François Lehmann organisait au nom du Ciné Club Technique, une “Journée des Mines”, cette manifestation n’avait qu’un caractère local. Deux ans après, l’exposition intitulée “Cailloux” prenait déjà une ampleur régionale. Mais ce n’est qu’en 1966, après le succès remporté par la première “Exposition-Bourse Internationale”, qu’il fut décidé de la répéter chaque année, d’abord les premiers samedi et dimanche de Juillet, puis, à partir de 1992, le dernier week-end de Juin. C’est ainsi que naquit une des premières bourses de minéraux et fossiles en Europe. Personne ne pensait en ce temps là qu’elle deviendrait aussi importante et qu’elle aurait une aussi nombreuse progéniture.
L’organisation, reprise par Michel Schwab, en 1981, au sein des Amis des Anciennes Mines, a su s’adapter aux besoins et à la conjoncture internationale. Cette manifestation prend ainsi, chaque année, des dimensions de plus en plus étonnantes en rassemblant dans les années 2000 au fond du Val d’Argent, plus de 700 exposants de 51 pays et en accueillant près de 25.000 visiteurs. Ce chiffre est actuellement un plafond que pour des raisons de logistique il ne serait pas raisonnable de dépasser [à l’époque]. L’organisation est le fruit du partenariat des collectivités locales et de plusieurs associations du Val d’Argent. Les retombées économiques sont particulièrement intéressantes pour le tissu associatif du Val d’Argent ainsi que pour l’ensemble des secteurs liés au tourisme et à l’hébergement de la moyenne Alsace et des Vosges.
Après avoir été une véritable “fête de famille”, cette bourse, comme le jugent maintenant les spécialistes, est incontestablement une des principales manifestations mondiales avec Tucson (Arizona, Etats-Unis) et Munich (Allemagne) ; elle occupe le premier rang des manifestations françaises et constitue de plus en plus un centre d’affaires pour les professionnels du monde entier. Depuis 1986, une journée professionnelle, a lieu le vendredi, étendue au jeudi depuis 1997. Un hebdomadaire allemand (Katholischer Digest, 88 sic!!) n’a pas hésité à baptiser Sainte-Marie, “La Mecque de tous les minéralogistes” et le Mineralogical Record (Etats-Unis) publie régulièrement des articles sur la manifestation qui, semble t’il, est le “Show” préféré des Américains en Europe.
Plus de 12.000 invitations individuelles, adressées à des personnes s’intéressant aux géosciences, des cartes postales, affiches, calendriers, une publicité bien dosée dans la presse spécialisée internationale, des articles dans les journaux et périodiques, des reportages à la radio et à la télévision (20h de TF1 en 2002), ainsi qu’une importante communication par “bouche à oreille” font venir des milliers de collectionneurs, amateurs et professionnels, de tous pays. Parmi eux de nombreux acheteurs pour les collections publiques ou privées et des personnalités scientifiques, artistiques ou politiques de tous horizons.
La manifestation est un rendez-vous incontournable pour les professionnels, elle est réputée pour être le plus important marché de gros d’Europe pour les minéraux et les fossiles mais aussi et surtout pour les objets de décorations en “pierre” et la bijouterie. Ainsi, il n’est pas rare que certains visiteurs professionnels repartent avec des commandes se chiffrant en tonnes ! Certains espaces sont d’ailleurs réservés uniquement aux professionnels pour le gros.
Une autre partie de la manifestation est consacrée aux pierres taillées, non montées, où tout ce qui peut être taillé est présent sous les formes les plus variées. Les gemmologues du monde entier s’y donnent rendez-vous.
François Lehmann, père fondateur de la manifestation, a organisé, en mai 1973, à Trzic en Slovénie, ville jumelée à Sainte-Marie, la première exposition et bourse de minéraux dans les “ex” pays de l’Est. Depuis cette date, cette manifestation a lieu annuellement, le deuxième week-end de mai.
Une cinquantaine de pays participe à la manifestation, soit, par ordre alphabétique : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Canada, Chine, Colombie, Croatie, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grande-Bretagne, Ghana, Grèce, Hongrie, Hong-Kong, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Lituanie, Luxembourg, Madagascar, Maroc, Mexique, Norvège, Pakistan, Pays-Bas, Pérou, Pologne, Portugal, Sénégal, République tchèque, République Démocratique du Congo, Roumanie, Russie, Slovénie, Slovaquie, Suède, Suisse, Thaïlande, Ukraine, Uruguay, Zambie.
L’exposition – bourse est organisée dans le cadre d’un partenariat entre des associations et les collectivités locales. L’organisation d’une telle manifestation, au coeur d’une vallée vosgienne est, chaque année, une véritable gageure : délimitation d’une enceinte en pleine ville (environs 20.000 m2 d’exposition), montage de près de 300 tentes, gestion des nombreux parkings reliés par navettes. Il faut héberger plus de 4000 exposants et visiteurs chaque jour pendant une petite semaine, ce qui monopolise une grande partie de l’hôtellerie de la moyenne Alsace. Pour assurer le succès de cette manifestation, 20 associations se sont regroupées et fournissent les ressources humaines nécessaires, soit environ 250 personnes qui oeuvrent pour assurer aux exposants et aux visiteurs une prestation digne de la réputation de l’accueil alsacien.
Ouverture vers le grand public
Consciente de la sélectivité des visiteurs, l’équipe organisatrice s’efforce, depuis quelques années, d’ouvrir d’avantage cette manifestation au grand public. Ainsi, depuis 1988, des expositions de prestige et des attractions spectaculaires sont présentées en parallèle. En 1999, ont été créées les journées scolaires, dont l’objectif est de re-sensibiliser les enfants aux Sciences de la Terre par des activités à thèmes réparties sur une journée.
Toujours afin de transmettre aux visiteurs un maximum de “savoir”, une plaquette de 100 pages contenant divers articles didactiques est tirée à 9.000 exemplaires et distribuée gracieusement. En 2003 par exemple, un article illustré de nombreuses photos présente au grand public la minéralogie de la France. Ce document comprend en outre les coordonnées de tous les exposants.
Par ailleurs, un musée minéralogique, minier et des traditions locales a été créé en 1972 par les Amis des Anciennes Mines à Sainte-Marie ; il a été transféré, en 1991, dans la Maison de Pays du Val d’Argent. Le réaménagement de la mine Gabe-Gottes est confié à l’Association Archeomine, il est financé par les bénéfices de la bourse.
Depuis 2002, cette mine est partiellement accessible au public à partir de la Maison de Pays. Le site Internet qui lui est consacré (www.gabe-gottes.com) fournit de très nombreuses informations sur l’archéologie minière, la minéralogie de la vallée, l’histoire de la mine et de sa réouverture, ainsi que les 26 magnifiques dessins de la célèbre “Rouge Mine de Saint Nicolas” d’Heinrich Groff, représentant les exploitations de La Croix aux Mines, en Lorraine, vers 1530.
Témoignages…
Nous présentons ici quelques témoignages de responsables de musées de géosciences et d’universitaires, qui font part du regard qu’ils portent sur la bourse – exposition.
D’abord le point de vue de M. Deliens : “En tant que conservateur de la collection minéralogique de l’Institut royal des Sciences naturelles à Bruxelles, j’estime que la bourse de Sainte-Marie-aux-Mines constitue avec Tucson et Munich un des événements minéralogiques de l’année. C’est un endroit où l’on peut découvrir les nouvelles richesses qui ont été mises au jour dans les mines du monde entier. Le matériel proposé par les marchands est diversifié et généralement de bonne qualité. Le nombre d’exposants permet en outre de comparer les prix avant d’effectuer un achat. La bourse est également l’occasion de rencontrer de nombreux collègues étrangers avec lesquels des collaborations scientifiques ou des échanges peuvent être programmés. Par sa dispersion dans un vaste site, la visite est particulièrement agréable et l’organisation est sans faille.”
Pour Gian Carlo Parodi, maître de conférence au Musée National d’Histoire Naturelle, “Ste-Marie, au-delà de la possibilité de repérer des échantillons pour la collection du MNHN, est pour moi un lieu important de rencontres professionnelles. La possibilité de rencontrer des collègues conservateurs de Musée ou chercheurs, et cela en plein air, autour des objets de notre passion en commun, ou d’un bon ballon d’Alsace (je parle du vin…). L’occasion de pouvoir discuter avec les passionnés et de remporter à mon laboratoire quelques échantillons inconnus à déterminer. Bref un happening minéralogique qui mérite le déplacement.”
Selon le Dr. Simon Philippo, Conservateur, Section Géologie Minéralogie, au Musée national d’Histoire naturelle de Luxembourg : “La bourse de Ste-Marie-aux-Mines n’est pas une bourse comme les autres : non seulement, elle a un parfum de vacances mais c’est également un lieu de rendez-vous privilégié par les conservateurs des différentes musées européens. Ces rencontres sont des moments importants pour se donner les impressions de l’année minéralogique en cours. En quelque sorte, un commentaire de la bourse en direct, chacun avec son approche spécifique de la minéralogie en général. Mais on ne vient pas à Sainte-Marie que pour ça ; on y vient d’abord pour les minéraux… Espèce malheureusement en voie de raréfaction sur la plupart des bourses… Peut-être un peu moins à Sainte-Marie ; les minéraux de l’année : nouvelles découvertes, nouvelles occurrences, nouvelles poches, nouvelles espèces … Chacun cherchant à améliorer sa collection en fonction des objectifs fixés par la politique du musée mais surtout, et même s’il ne fait que quelques acquisitions, à augmenter sa culture générale dans le domaine par les contacts avec les marchands, les collectionneurs et l’observation de la gamme d’échantillons présentés pour l’une ou l’autre espèce minéralogique. Toutes ces informations permettant de se faire une échelle de valeur, de taille et de beauté par espèces ou par gisement. C’est également l’occasion de se voir présenter des spécimens exceptionnels qui contribueront à la renommée du musée, qui pousseront les visiteurs à nous rendre visite lors d’un passage dans notre région. Sainte-Marie c’est beaucoup de choses à la fois et plus on y va, plus on est connu et plus cette visite est enrichissante (dans tous les sens du terme) même si on en sort souvent plus pauvre qu’en entrant. ”
Conclusion
L’exposition et bourse de Sainte-Marie peut dérouter dans un premier temps le visiteur.
En effet, la surface de la manifestation est plus que conséquente, on s’y perd et s’y retrouve, diverses populations la visitent, attirées par des centres d’intérêts fort variés et parfois très différents.
Pour la bourse 2003, qui a eu lieu du 26 ou 29 juin, les animations proposées furent, comme tous les ans, très nombreuses. En effet, afin de transformer l’engouement des visiteurs en passion, des amateurs et des professionnels font tous les ans partager leur esprit naturaliste. Ces animations sont conçues comme un forum ou le mot passion est décliné sous différents aspects afin de sensibiliser le plus grand nombre aux Géosciences.
Notons plus particulièrement en 2003 l’exposition “Impactisme et évolution de la vie”, une magnifique exposition sur 50m2 pour amener le visiteur à prendre conscience de la corrélation entre chutes de météorites sur la Terre et évolution du milieu vivant. L’exposition est mise en scène par Rémi de la Tullaye, François Mutterer, Alain Carion et François Escuillié. Elle est animée par Rémi de la Tullaye et Carole Frima. L’exposition voyagea ensuite en France, sur demande.
Il fut également présenté les animations suivantes :
– A la recherche des bruits perdus – Emmanuel DILHAC
– Le “Paléodrome” par Paleotek et Eldonia
– A la rencontres des fossiles par le sablage par Paleotek et Eldonia
– Les Oeufs d’oiseaux géants du Midi de la France par Jean-Pierre VILLA
– Paléoscope, La Chasse lors des diverses périodes de la Préhistoire- Alain MORALA et l’association FLINT’S
– Rouge et symbolique du rouge ! – Daniel JEANNERET
– Géologie et Cosmos – Maison de la Géologie de Sentheim (68)
– L’Art du Micromontage – Georges FAVREAU et Alain STEINMETZ, de l’Association Française de Microminéralogie (AFM)
– L’aventure minière, visite guidée de la mine Gabe-Gottes – association ARCHEOMINE
– L’OR en France – Fédération Française d’ORpaillage, F.F.O.R
– Chercheur d’or – lapidaire- Jacques LE QUERRE
– Pierres à porter – CORDELORI, Alsace
– Or et Noir, bijoux et arachnidées… – Lycée Edgar Faure (Morteau) et CFA (Eschau)
– Conseils, Maquettes, Design de bijoux – Corporation des Horlogers-Bijoutiers et Joailliers du Bas-Rhin
– La Garantie des Métaux précieux- Direction Générale des Douanes et Droits Indirects
– Conseil en Gemmologie & détermination de pierres précieuses – Université de Nantes
– Formation en Gemmologie- Institut National de Gemmologie
En plus des animations, des rencontres ont été proposées :
– L’Impactisme – Alain CARRION
– L’Opale d’Ethiopie – OPALINDA et François MAZZERO
– A la Poursuite des Pierres Précieuses – Patrick VOILLOT
Adresses utiles pour la bourse aux minéraux de Sainte Marie aux Mines
Office de Tourisme du Val d’Argent : www.valdargent-tourisme.fr
Tél. 03 89 58 80 50. Télécopie/ fax : (+33) 3 89 58 80 49. Courriel : tourisme@valdargent.com
Bibliographie
– Bourse aux minéraux et fossiles sur Internet, un exemple de ce que l’on peut trouver dans les bourses en France.
– Buffon (et Daubenton) – Histoire Naturelle, introduction à l’histoire des minéraux. Imprimerie Royale,1774. Histoire Naturelle des minéraux. Furne et Ce, 1845.
– Fluck P., Lehmann F., R.Guerre R. – Les mines de Sainte-Marie aux mines, Alsace. Bull. Service Carte Géologique d’Alsace et de Lorraine, 21/2/1968 et chez “Les amis des anciennes mines”, Sainte-Marie-aux-Mines.
– Fluck P. – Sainte-Marie-aux-Mines : les mines du rêves. Les éditions du Patrimoine Minier, nov. 2000.
– Fluck P., Weil R., Wimmenauer W. – Géologie des gîtes minéraux des Vosges et des régions limitrophes. In “Gîtes minéraux de France”, Volume II, Mém. BRGM n° 87,1975.
– “Gediegen Silber”, Extra Lapis n° 8, München, 1995.
– Hohl J. -L. – Minéraux et mines du Massif vosgien. Editions du Rhin, 1994.
– Lacroix Alfred – Minéralogie de la France. Réédition de la librairie du Muséum, 1977.
– Mühlenbeck – Histoire des mines de Sainte-Marie, côté d’Alsace, 1898,. Réédition des Editions du patrimoine minier, 1992.
Article de Frédéric Delporte, publié avec son aimable autorisation.